Épreuves et témoignages de l’église primitive

PROGRAM 2

L’expansion de l’église

La majorité des religions de l’antiquité ont disparues.  Nous n’entendons plus parler des adorateurs de Mithra, des manichéens, ou des disciples d’Osis et d’Osiris.  Mais la foi et le mouvement commencés par le Seigneur Jésus-Christ demeure, malgré la disparition de l’empire romain, dans lequel, ils ont vu le jour.

L’ordre de Jésus ordonnant à ses disciples, ces faibles paysans de la Palestine ancienne, pauvres, sans grande éducation d’aller annoncer sa Parole dans le monde entier ne cesse de s’accomplir. 

Le christianisme est sorti de la religion juive.  Il enseigne une foi universelle aux habitants d’un empire romain dominé par des religions locales.  Le message radical de Jésus exigeait quelque chose que les populations idolâtres de l’antiquité, ne pouvait de nature accepter.  Mais curieusement, la foi en Christ a été acceptée et intégrée dans le monde romain, et dans l’ensemble du monde ancien proche oriental.

Le message qui a envahi le monde ancien et le monde présent commence dans un tombeau vide.  Jésus qui y a été placé après sa supplice, n’y est pas resté comme c’en est le cas du reste des humains.  Trois jours après sa mort, Jésus est ressuscité.  Il est apparu à ses disciples.  Ces derniers, après l’avoir vu, sont devenus dorénavant témoins de sa résurrection.

Le témoignage des disciples, ces hommes jadis faibles et hésitants, est devenu puissant et efficace après leur baptême dans le Saint-Esprit le jour de Pentecôte.   Sans hésitation, et avec ardeur et puissance, les disciples témoignent que Jésus n’est pas seulement leur Sauveur et Seigneur, mais qu’il est le Sauveur et le Seigneur de toute l’humanité. Pour bien cerner l’expansion de l’évangile, il est important de cerner le monde romain dans lequel il a vu le jour et s’est développé.

Avant l'émergence de la puissance romaine, quelques siècles avant le Christ, le conquérant grec, Alexandre le Grand, posa les fondations culturelles de son empire en gestation. En effet, la culture grecque est centrée autour des grandes villes comme Athènes et Corinthe. Ainsi, partout où Alexandre allait, il construisait de nouvelles villes comme Alexandrie, ou en reconstruisait d'autres. Ses successeurs suivront la même stratégie, ils construiront la ville d’Antioche parmi tant d'autres. Ainsi, les sociétés méditerranéennes de l’époque deviendront de plus en plus grecques, la langue grecque devenant une langue commune utilisée presque partout dans l'empire.  Lorsque les Romains ont pris le pouvoir, ils ont maintenu ce modèle.  Ils continuaient à construire des villes à travers l'étendue de l'empire. Et où qu'ils aillent, ils ont emmené avec eux leurs compétences administratives et leurs ingéniosités étonnantes. Imaginez les compétences techniques requises pour les systèmes d'aqueducs qu'ils ont construits pour fournir de l'eau à leurs citoyens. Il s'agit de l'aqueduc construit à Césarée, sur la côte méditerranéenne, un point de départ clé dans l'avancée de l'église primitive.

Ainsi, lorsque le christianisme commence à se propager sous le régime romain, il s'est répandu avant dans le contexte citadin. Les villes de l’empire romain étaient reliées par un réseau extraordinaire de routes bien construites. Il y avait plus de 50 000 kilomètres de routes, ou une distance deux fois la circonférence de la terre, et beaucoup de ces routes ont survécu à l'empire lui-même par plus de 1500 ans. Ces routes peuvent encore être vus et utilisés aujourd'hui. En outre, là où les routes romaines aboutissaient à la mer, il y avait de bons ports pour les voyages maritimes. Et la Pax Romana (ou «Paix Romaine») signifiait que les routes et les mers étaient relativement sûres pour le voyage sans crainte des voleurs ou des pirates. Il y avait aussi un système postal efficace. Avec la langue grecque parlée et comprise dans les principaux centres de l'empire, la communication et les voyages pour le gouvernement, le commerce et le commerce étaient grandement facilités. Tous ces éléments avaient contribué à l’expansion des idées et religions nouvelles. 

Vers l'an 100, soit 70 ans après la mort du Christ, la foi en Christ s’est répandue dans beaucoup des grandes villes de l'empire. Le Seigneur Jésus-Christ, d'après les récits de l'Evangile, n'avait jamais parcouru lui-même plus de 200 kilomètres en dehors de sa ville natale.  Mais maintenant il y avait des communautés de disciples à des milliers de kilomètres du lieu d’origine du Christianisme, à savoir la ville de Jérusalem.

Les membres de la nouvelle communauté de foi éparpillée à travers l’empire romain vivent une vie individuelle et communautaire simple.  Mais la simplicité de leur vie sociale est accompagnée d’une puissance spirituelle extraordinaire.  Ils mènent une vie morale pure, éloignée des plaisirs de la chair.  La persécution qu’ils subissent de la part de leurs ennemis n’affaiblit aucunement leur foi.  Empruntant le réseau routier de l’empire romain, les chrétiens de toutes les classes sociales, apportent partout l’évangile du Christ dans l’ensemble de l’empire.  En grande partie, l’expansion de l’évangile n’était pas l’œuvre du clergé de l’église.  Elle était l’œuvre des commerçants, ouvriers et professionnels chrétiens itinérants, lesquels, pendant leur déplacements, partageaient leur nouvelle foi en Christ.  Voici ci-après le témoignage d’un chrétien du premier siècle sur le changement spirituel profond apporté par leur nouvelle foi en Christ :

«Jadis, nous nous réjouissions de l'impureté, mais maintenant nous n'aimons que la chasteté. Nous avions l'habitude de pratiquer des arts magiques, mais maintenant nous sommes consacrés au vrai Dieu qui est non-engendré. Nous aimions l'argent et les possessions terrestre plus que tout, mais maintenant nous partageons ce que nous avons et donnons à tous ceux qui sont dans le besoin. Nous nous haïssions les uns les autres, nous nous massacrions les uns les autres. Nous ne nous mélangions pas avec ceux de races différentes. Mais maintenant, depuis la manifestation du Christ, nous aimons nos ennemis et prions pour ceux qui nous haïssent. »  

En effet, la foi chrétienne a continué à se répandre rapidement malgré l'opposition croissante.  Les rencontres des chrétiens de la première communauté étaient simples. Il y a avait avant tout la lecture des Saintes Ecritures, puis le temps de prière, des exhortations et finalement l'Eucharistie.  Comme nous l'avons souligné, le christianisme primitif était avant tout un mouvement urbain. Les gens vivaient dans les villes, les uns à côté des autres.  Et le rapprochement avec les non chrétiens permettaient à ces derniers de remarquer le changement profond que le Christ apportait à la vie de leurs voisins.  Et c’est grâce à ces innombrables actes quotidiens de compassion, de préoccupation et d'amour pour les voisins que l'Évangile s'est répandu dans l’empire romain.

Un autre élément non négligeable qui a encouragé l’expansion de l’évangile c’est la présence des miracles. Les chrétiens étaient connus comme ceux qui pouvaient soigner les malades ; ceux qui avaient le pouvoir de guérir les malades ; de chasser les démons.  En effet, si nous voulons comprendre le christianisme primitif, nous devons prendre en compte la réalité du miracle. Les miracles sont attestés dès le début du mouvement chrétien. Par exemple, nous avons l’histoire de Pierre qui a guérit un infirme à la Belle Porte du temple. Les histoires miraculeuses se retrouvent tout au long du deuxième et du troisième siècle. Des écrivains comme Justin et Irénée et Tertullien parlent de la capacité des chrétiens à faire des miracles. 

Les miracles faisaient partie intégrante de la vie de l'église primitive. La puissance de l’évangile ne se limitait pas dans les vies transformées des adorateurs de Jésus.  Elle se manifestait aussi par les  exorcismes et guérisons diverses.   Les miracles ont contribué à l’expansion rapide de l’église dans l’empire romain.

Pendant la période du Nouveau Testament, l'Empire romain avait une population de près de 50 à 60 millions de personnes. Et cinq à dix pour cent de cette population étaient des chrétiens.  Plus le nombre de chrétiens augmentait dans l’empire, plus leur influence grandissait. 

D’un mouvement marginal, en 314, avec la conversion de l'empereur Constantin, le christianisme est devenu la religion d’état, la seule autorisée dans l’empire. Mais le succès politique du christianisme apportera aussi ses propres difficultés. Mais remarquons, qu’avant qu’il ne devienne une religion officielle, l’expansion du christianisme représente l'une des plus étonnantes révolutions pacifiques et transformatrice des normes culturelles comme jamais auparavant.




Modifié le: jeudi 2 mars 2017, 23:10