Par Craig A.  Evans

 

Histoire chrétienne : Numéro 59 : Vie et temps de Jésus de Nazareth. Crise au Moyen-Orient

Les tensions ethniques et religieuses étaient fortes à l'époque de Jésus.

 

Il est rapporté que pendant le règne d'Hérode le Grand, deux enseignants avaient persuadé plusieurs jeunes hommes à grimper sur les portes du temple et d'abattre un aigle d'or que le roi avait élevé en l'honneur de ses suzerains romains.  Hérode était si furieux, qu'il avait fait brûler vifs les enseignants et les jeunes coupables.

Tel était donc le climat politique du premier siècle en Palestine.  La région semblait vivre en paix, mais c'était une « Pax Romana », une paix gardée par la vigilance des légions de soldats romains chargés d'écraser toute velléité de rébellion des populations locales.

 

Mais tout le monde n'était pas bouleversé par la dictature romaine.  Beaucoup en profitaient. Les juifs de la Palestine avaient une lecture variée de la colonisation romaine, et cette diversité conduisait à un conflit inévitable.

Des hostilités pérennes

Romains n'étaient pas les seuls « ennemis » des Juifs traditionnels.  Pris en « sandwich » entre les régions juives de Judée et les régions laïques de la Galilée, les Samaritains vivaient en conflit perpétuel avec les Juifs. Mais les tensions entre Juifs et Samaritains remontent au neuvième siècle av. J. C.  (Après la mort de Salomon), lorsque les tribus du Nord se révoltèrent contre la monarchie davidique de Jérusalem et formèrent leur propre royaume.  Les deux états rivaux, Israël et Juda, se feront la guerre pendant des longs siècles.

 

Mais les hostilités judéo-samaritaines atteindront leur paroxysme quand Hyrcan I, l'un des rois juifs, descendant de la dynastie des Maccabées (Asmonéens), détruira le temple Samaritain sur le mont Garizim en 128 av.  J. -C.

 

Les Samaritains prendront leur revanche, en profanant le temple Juif en y introduisant des ossements humains. Cet acte entraînera un long cycle de violence entre les deux peuples.

 

Les trois sectes juives rivales

Trois sectes politico-religieuses dominaient le monde du Nouveau Testament : les Sadducéens, les Pharisiens, et les Esséniens.

 

Les Sadducéens constituaient un groupe réduit, des conservateurs religieux et politiques, alliés des souverains sacrificateurs. Ils contrôlaient le patrimoine matériel et financier de la nation juive, sous la permission romaine. Ils étaient donc favorables au statut quo politique.  En retour, Rome leur accordait un traitement préférentiel et les aidait à conserver leur pouvoir sur l'ensemble du peuple juif.

Les Pharisiens constituaient un parti religieux plus grand et plus populaire.  Ils ont accepté et élargi les traditions orales de la Loi de Moïse.  En raison de leur zèle pour le code de la sainteté (en particulier celle du Lévitique), les Pharisiens insistaient sur la pureté religieuse, et la séparation d'avec ceux qui n'observaient pas leurs pratiques.  Contrairement aux Sadducéens, les Pharisiens croyaient en la résurrection et aux anges.  Quant au libre arbitre, l'historien Juif, Joseph les situe entre le fatalisme des Esséniens, et le libre arbitre des Sadducéens. Les Pharisiens attribuaient tout au « destin » et à la providence de Dieu. Contrairement aux Sadducéens, les Pharisiens ne collaboraient pas avec les occupants romains.

Grâce aux découvertes de la mer Morte, les Esséniens sont devenus la secte juive la plus connue de la période du Nouveau Testament.  Les Esséniens vivaient en communautés (parfois dans le désert judéen), et pratiquaient interprétations strictes de la loi de Moïse. Plusieurs membres de cette secte étaient célibataires. Ils menaient une vie ascétique : les membres du groupe ne pouvaient cracher par terre, couper la parole à une autre personne, ou rire bruyamment, sans être punis par le rationnement de leur nourriture. Les documents découverts sur la secte indiquent qu'elle était une secte apocalyptique-eschatologique, préoccupée par les questions relatives à la fin du monde. Selon ces derniers, la fin du monde interviendra à la venue du Messie qui combattra, ensemble avec les « fils de lumière » (les esséniens et les juifs fidèles), les « fils des ténèbres » (les Romains et les juifs infidèles).

 

Parmi les trois sectes religieuses juives, les esséniens sont la secte la plus proche du christianisme, bien qu'aucune mention d'eux n'est faite dans le Nouveau Testament.

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Last modified: Tuesday, February 14, 2023, 12:52 AM