Dr. Feddes

 

Sara dit : « Dieu m'a fait un sujet de rire ; quiconque l'apprendra rira de moi. » (Genèse 21 :6)

Les bébés nous font sourire. Leurs visages innocents nous font sourire. Leur babillement, leur charme réjouissent notre cœur. Pourquoi est-ce que les bébés créent en nous une joie naturelle, innocente ? N'est-ce peut-être pas parce que l'innocence des bébés crée en nous un espoir en la bonté, et en la beauté du créateur, et de sa création ?

 

Mais ce n'est pas tout le monde qui se sent heureux autour d'un bébé. Les couples sans enfants éprouvent beaucoup de peine en présence des bébés des autres ; eux qui sont incapables d'en avoir, malgré leurs désirs.

 

La douleur de Sara était plus grande, non seulement à cause de sa stérilité, mais surtout à cause des promesses de Dieu faites à leur couple concernant la naissance d'un fils ; mais hélas, promesses restées sans suite. Sara devait-elle rire ou pleurer de sa situation ? Ce n'est pas Sara seule qui avait ri de la parole de Dieu lui promettant un fils, quand son corps était déjà périmé en ce qui concerne la capacité de procréer. Sara avait dépassé de loin l'âge de la procréation. Abraham, son mari avait aussi ri, quand Dieu lui avait confirmé une nouvelle fois la naissance d'un fils, malgré son âge avancé (Genèse 17 : 17).

 

Mais l'histoire de Dieu et Abraham et Sara ne termine pas sur cette note négative. Voici ce que Genèse 18 affirme : « L'Éternel lui apparut parmi les chênes de Mamré, comme il était assis à l'entrée de sa tente, pendant la chaleur du jour. Il leva les yeux, et regarda : et voici, trois hommes étaient debout près de lui. Quand il les vit, il courut au-devant d'eux, depuis l'entrée de sa tente, et se prosterna en terre. Et il dit : Seigneur, si j'ai trouvé grâce à tes yeux, ne passe point, je te prie, loin de ton serviteur. Permettez qu'on apporte un peu d'eau, pour vous laver les pieds ; et reposez- vous sous cet arbre. J'irai prendre un morceau de pain, pour fortifier votre cœur ; après quoi, vous continuerez votre route ; car c'est pour cela que vous passez près de votre serviteur. Ils répondirent : Fais comme tu l'as dit. Abraham alla promptement dans sa tente vers Sara, et il dit : Vite, trois mesures de fleur de farine, pétris, et fais des gâteaux. Et Abraham courut à son troupeau, prit un veau tendre et bon, et le donna à un serviteur, qui se hâta de l'apprêter. Il prit encore de la crème et du lait, avec le veau qu'on avait apprêté, et il les mit devant eux. Il se tint lui- même à leurs côtés, sous l'arbre. Et ils mangèrent. Alors ils lui dirent : Où est Sara, ta femme ? Il répondit : Elle est là, dans la tente. L'un d'entre eux dit : Je reviendrai vers toi à cette même époque ; et voici, Sara, ta femme, aura un fils. Sara écoutait à l'entrée de la tente, qui était derrière lui. Abraham et Sara étaient vieux, avancés en âge : et Sara ne pouvait plus espérer avoir des enfants. Elle rit en elle-même, en disant : Maintenant que je suis vieille, aurais-je encore des désirs ? Mon seigneur aussi est vieux. L'Éternel dit à Abraham : Pourquoi donc Sara a-t-elle ri, en disant : Est-ce que vraiment j'aurais un enfant, moi qui suis vieille ? Y a-t-il rien qui soit étonnant de la part de l’Éternel ? Au temps fixé je reviendrai vers toi, à cette même époque ; et Sara aura un fils. Sara mentit, en disant : Je n'ai pas ri. Car elle eut peur. Mais il dit : Au contraire, tu as ri. » (Genèse 18 : 1-15)

 

L'ange de Dieu confronte Sara avec son rire incrédule. S'il est impossible pour Sara et le reste des humains de concevoir et d'accoucher à l'âge de 90 ans, pour Dieu, rien n'est étonnant. Le Seigneur ne veut pas que Sara continue dans son incrédulité concernant la promesse de la naissance du fils de la promesse.

 

Parce qu'Abraham et Sara avaient ri de la promesse de Dieu concernant la naissance d'un fils, malgré leur âge avancé, Dieu leur ordonne de nommer le fils qui leur naîtra Isaac. Le nom Isaac, signifie en hébreu : rire !

 

Après la naissance d'Isaac, Sara a de nouveau parlé du rire ; cette fois-ci du rire des tous ceux qui apprendront qu'elle a donné naissance à un fils à son mari Abraham à l'âge de 90 ans ! Elle affirme, après avoir accouché d'Isaac : « Dieu m'a fait un sujet de rire ; quiconque l'apprendra rira de moi. Elle ajouta : Qui aurait dit à Abraham : Sara allaitera des enfants ? Cependant je lui ai enfanté un fils dans sa vieillesse. » (Genèse 21 : 6-7)

 

La Bible nous invite de rire avec Sara après la naissance de son fils Isaac. La Bible nous invite à faire nôtre la joie et le bonheur de Sara. Mais avant que nous ne puissions rire de joie avec Sara, nous devons, comme Sara, être confrontés à la réalité négative de notre incrédulité vis-à-vis des promesses de Dieu. L'incrédulité empêche l'accomplissement des promesses de Dieu dans notre vie.

 

Y a-t-il rien qui soit étonnant de la part de l’Éternel ?

Tant qu'Abraham et Sara avaient leurs yeux fixés sur leur stérilité et sur leur âge avancé, ils ne pouvaient mentalement et spirituellement concevoir la possibilité de la naissance du fils de la promesse. Après vingt-cinq ans d'attente, Abraham et Sara avaient perdus tout espoir d'avoir l'enfant promis par Dieu. Le rire d'Abraham et de Sara était causé par l'incrédulité, par la fatigue d'entendre Dieu redire la même promesse plusieurs fois, sans qu'elle ne la réalise. Mais pour contredire Sara, Dieu dit dans Genèse 18 : 14 : « Y-a-t-il rien qui soit étonnant de la part de l'Éternel ? » Est-ce que Dieu, serait-il toujours Dieu, s'il y avait quelque chose dans l'univers qui serait trop difficile pour lui d'accomplir ? Si tel était le cas, Dieu ne serait plus le Dieu tout puissant, parce qu'Il serait incapable de faire face à l'obstacle placé devant lui ! Y a-t-il quelque chose qui soit trop difficile pour notre Dieu ? Telle est la question que Dieu pose à chacun de nous.

 

Était-il trop difficile pour Dieu de créer le monde, le soleil, la lune et les étoiles ?Était-il trop difficile pour Dieu d'arrêter le soleil dans sa course pour permettre à Josué de détruire ses ennemis, selon sa prière ?Était-il trop difficile pour Dieu d'ordonner au grand poisson d'avaler Jonas, lorsqu'il fuyait loin de lui ?Était-il trop difficile pour Jésus de marcher sur les eaux de la mer de Galilée ?Était-il trop difficile pour Dieu de ressusciter Jésus de la mort ?Sa promesse de ressusciter les saints pour la félicité céleste, est-elle crédible ?

 

Est-il possible que le même Dieu de la Bible puisse agir puissamment dans ta vie pour la transformer positivement pour sa gloire, et pour ton bien ? Est-il possible que malgré la gravité de ton péché, malgré la gravité des conséquences de tes péchés, que Dieu puisse te pardonner et renouveler ta vie ?

 

Est-ce une folie d'attendre des choses grandes et extraordinaires de Dieu ? La difficulté que nous éprouvons de croire que Dieu puisse accomplir des miracles dans notre vie vient du fait que nous plaçons sur Dieu, les limites de notre humanité. Nous ne regardons pas aux possibilités inouïes de Dieu. La Bible affirme que Sara a ri de la promesse de Dieu concernant la naissance d'Isaac, à cause de son incrédulité. Elle regardait à ses limites personnelles. Elle regardait à son âge, à sa vieillesse, à la ménopause. Mais après la naissance d'Isaac, Sara a ri une deuxième fois, mais cette fois-ci, elle a ri, parce que dépassée par la puissance extraordinaire de Dieu qui lui a donné le fils promis, malgré l'obstacle de sa vieillesse. C'est seulement quand Sara a tourné ses yeux vers la puissance illimitée de Dieu, que son rire s'est transformé en rire de foi, et non en rire d'incrédulité comme avant.

 

Nous de même, nous devons tourner nos yeux vers Dieu ; nous devons les concentrer sur la toute-puissance de Dieu, afin d'aider notre foi à saisir les possibilités illimitées de l'action de Dieu dans notre vie. Mais pour que notre foi en Dieu se développe, nous devons avant tout faire face à notre incrédulité cachée. Plusieurs d'entre nous, malgré notre conversion et appartenance à notre Seigneur Jésus-Christ, nous développons une attitude négative intérieure, cachée contre Dieu. Sans le dire tout haut, nous n'attendons rien de notre Dieu. Nous n'espérons pas à la manifestation de sa puissance extraordinaire dans notre vie. Nous ne croyons vraiment plus en ses promesses de grâce, de pardon, de bénédiction et de délivrance dans notre vie. Secrètement, nous vivons notre vie spirituelle avec Dieu sans vraiment croire en sa bonté, et en la manifestation de sa puissance extraordinaire en notre faveur. Tant que nous ne ferons pas face à notre incrédulité, nous ne pourrons jamais développer une foi sincère, humble et puissante en Dieu. Et sans la foi en Dieu, il est impossible que nous lui soyons agréable. Et sans la faveur de Dieu, il est impossible que notre vie puisse s'épanouir et servir de témoignage pour le monde environnant.

 

Le Dieu qui garde ses promesses

Notre incrédulité ne triomphe pas de la grâce de Dieu. Dieu ne manque pas de réaliser ses promesses dans notre vie, malgré la faiblesse, malgré notre incrédulité. Malgré le rire incrédule de Sara, Dieu n'avait pas changé son plan de salut en faveur de cette dernière. La Bible affirme : « L'Éternel se souvint de ce qu'il avait dit à Sara, et l'Éternel accomplit pour Sara ce qu'il avait promis. Sara devint enceinte, et elle enfanta un fils à Abraham dans sa vieillesse, au temps fixé dont Dieu lui avait parlé. » (Genèse 21 : 1-2). Remarquons qu'en aucun lieu, la Bible ne félicite Sara pour sa foi en la naissance d'Isaac. Au contraire, la Bible parle de la bonté et de la grâce de Dieu pour Sara. Abraham et Sara ne pouvaient se vanter pour la naissance d'Isaac. Les deux n'avaient rien fait pour qu'Isaac naisse. Ils étaient vieux, et ne pouvaient espérer la naissance d'un fils à cet âge. Mais Dieu, dans sa fidélité et dans sa grâce, leur a accordé le désir de leur cœur. Dieu a accompli sa promesse, même quand humainement il était déjà trop tard.

 

Ce qui est vrai pour la naissance physique d'Isaac, est aussi vrai pour la naissance spirituelle de tous ceux qui reçoivent le Christ comme leur Sauveur et Seigneur personnel. Nous naissons spirituellement par l'action directe de la grâce de Dieu. La Bible affirme : « Mais à tous ceux qui l'ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, lesquels sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu. » (Jean 1 : 12-13). Nul d'entre nous ne peut se convertir par la puissance de sa propre volonté. Nous nous convertissons à Christ par la puissance de Dieu, malgré la profondeur de notre péché, parce qu'avec Dieu, rien n'est impossible (Matthieu 19 : 26)

 

Nous naissons spirituellement par le moyen de la grâce de Dieu, qui nous est accessible par la foi que nous plaçons en Christ. Ce n'est pas que Dieu nous sauve parce qu'il voit la foi en nous. Non, Dieu nous sauve en nous donnant la foi, qui nous ouvre à la grâce de son Fils, notre Seigneur Jésus-Christ. Dans sa bonté, une fois qu'Il nous donne la foi qui nous amène au salut, Dieu compte cette foi qu'il nous a accordée comme un acte de justification devant Lui. En d'autres termes, Dieu nous donne la foi qui nous justifie et nous rend acceptables devant Lui. Même quand notre foi faiblit, Dieu ne nous abandonne pas. Il renouvelle notre foi, afin que nous puissions continuer de marcher avec Lui.

 

Abraham et Sara avaient connu des longues périodes d'incertitude, mais malgré cela, Dieu leur a accordé la grâce de continuer de marcher avec lui, saisissant par la foi, la certitude de la promesse divine. A propos de la foi d'Abraham, l'apôtre Paul écrit : « Et, sans faiblir dans la foi, il ne considéra point que son corps était déjà usé, puisqu'il avait près de cent ans, et que Sara n'était plus en état d'avoir des enfants. Il ne douta point, par incrédulité, au sujet de la promesse de Dieu ; mais il fut fortifié par la foi, donnant gloire à Dieu, et ayant la pleine conviction que ce qu'il promet il peut aussi l'accomplir. » (Romains 4 : 19-21). Au sujet de la foi de Sara, l'auteur de l'épître aux Hébreux écrit : « C'est par la foi que Sara elle-même, malgré son âge avancé, fut rendue capable d'avoir une postérité, parce qu'elle crut à la fidélité de celui qui avait fait la promesse. » (Hébreux 11 : 11).

 

Le témoignage du Nouveau Testament sur Sara peut paraître étrange. N'est-ce pas cette Sara qui a ri devant la promesse de l'ange que l'année suivante elle aurait un fils ? Bien que Sara eût douté en écoutant le message de l'ange, par la suite, par la grâce de Dieu, les racines de la foi ont commencé à se développer en elle. Petit à petit, progressivement, Sara a cru en Dieu. Pendant que l'enfant grandissait dans son sein, la foi de Sara grandissait aussi dans son cœur. Et après la naissance d'Isaac, le rire de Sara s'était transformé en rire de foi, et non plus en rire d'incrédulité.

 

Nous de même, Dieu veut que nos rires d'incrédulité se transforment en rires de foi, et cela par la grâce merveilleuse et abondante de Dieu vis-à-vis de nous. Certes, Dieu n'aime pas notre incrédulité. Il s'étonne quand nous pensons que quelque chose pourra être trop difficile pour lui. Pour nous confondre, Dieu entre dans nos impossibles et les transforme en réalités miraculeuses. Et cela nous fait plonger dans l'embarras de la foi obligatoire. En effet, comment nier l'action merveilleuse de Dieu qui fait enfanter Sara à l'âge de 90 ans ?

 

Le miracle de la naissance d'Isaac des parents vieux pâlit en face du grand miracle de la naissance de Dieu lui-même à travers la vierge Marie. En effet, le miracle le plus extraordinaire de l'histoire de l'humanité c'est l'entrée de Dieu dans le sein d'une vierge pour expérimenter l'humanité, afin de l'amener au salut éternel. C'est encore la résurrection de ce même Dieu, le Christ, du séjour des morts, en signe de victoire sur le péché et la mort, les deux ennemis ultimes de la race humaine.

 

Les miracles de Dieu ne s'arrêtent pas dans la Bible. Ils continuent dans la vie de ses enfants qui renoncent à l'incrédulité, et apprennent à vivre par la foi et l'obéissance à Dieu.

 

Originally prepared by David Feddes for Back to God Ministries International. Used with permission.

Last modified: Wednesday, January 11, 2023, 1:18 AM