Auteur, date et lieu de la lettre

L'authenticité paulinienne de la lettre aux Colossiens n'est pas généralement pas contestée. Dans l'église primitive, tous ceux qui parlent sur la paternité de la lettre l'attribuent à Paul. Au 19ème siècle, cependant, certains commentateurs pensaient que l'hérésie réfutée chapitre 2 était le gnosticisme du deuxième siècle. Mais une analyse attentive de l'hérésie décrite au chapitre 2 montre qu'elle est nettement moins développée que le gnosticisme des principaux maîtres gnostiques des deuxième et troisième siècles.

 

En outre, les germes de ce qui allait devenir le gnosticisme à part entière du deuxième siècle étaient présents dans le premier siècle et commençaient déjà à faire incursion dans les églises. Par conséquent, il n'est correct de ramener à l'époque du Nouveau Testament, la forme développée du gnosticisme du deuxième et troisième siècles. Il faut donc dater la rédaction de la lettre aux Colossiens au cours du premier emprisonnement de Paul à Rome, où il a passé au moins deux ans en résidence surveillée (voir Actes 28 : 16-31).

 

Certains ont soutenu que Paul avait écrit la lettre aux Colossiens à partir d'Ephèse ou de Césarée, mais la plupart de chercheurs sont en faveur de Rome comme le lieu où Paul aurait écrit toutes ses lettres de prison (Ephésiens, Colossiens, Philippiens et Philémon). La lettre aux Colossiens devrait être datée vers l'an 60 après J.C. dans la même année que les lettres de Paul aux Ephésiens et à Philémon.

 

Colosse : La ville et l'église

Plusieurs centaines d'années avant l'époque de Paul, Colosse était une ville de premier plan en Asie Mineure (Turquie actuelle). Elle était située sur la rivière Lycus et sur la grande route commerciale est-ouest menant d'Ephèse sur la mer Egée à l'Euphrate. Mais vers la fin du premier siècle après Jésus-Christ, Colosse a été réduite à une ville commerciale de second ordre, dépassée par les villes voisines de Laodicée et d'Hiérapolis.

 

Concernant l'église de Colosse, elle a été fondée par Epaphras, un des collaborateurs de l'apôtre Paul. Pendant que Paul passait trois ans dans la ville d'Éphèse dans l'affermissement de l'église de cette ville, la jeune église de Colosse naissait et grandissait (1 : 7-8 ; Actes 19 : 10). Plus tard, pendant que Paul était prisonnier à Rome, Epaphras était venu lui faire part des difficultés de la jeune église, confrontée aux attaques des hérétiques. Paul a alors écrit à la jeune église pour l'encourager.

 

Les hérésies de l'église de Colosse

Paul ne décrit pas explicitement le faux enseignement qu'il cherche à dissiper dans sa lettre aux Colossiens. La nature de l'hérésie doit être déduite à la lumière des déclarations faites à l'encontre des faux docteurs. Une analyse de sa réfutation suggère que l'hérésie était de nature diverse, comportant les aspects suivants :

 

1. Le cérémonialisme. Le cérémonialisme consistait dans l'obéissance à des règles strictes sur les types d'aliments et de boissons autorisées, les fêtes religieuses (2 : 16-17) et la circoncision (2 :11 ; 3 :11).

2. L'ascétisme. « Ne touchez pas ! Ne goûtez pas ! » (2 :21 ; cf. 2 :23).

3. Le culte des anges. Voir 2 :18.

4. La dévaluation de la seigneurie du Christ. Ceci est visible dans l'insistance de Paul concernant la suprématie du Christ (1 : 15-20 ; 2 : 2-3 : 9).

5. Les connaissances secrètes. Les gnostiques se vantaient de leurs connaissances ésotériques, cachées (voir 2 :18 et l'accent mis par Paul dans 2 : 2-3 sur le Christ étant celui « en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse »).

6. Le recours à la sagesse et à la tradition humaine. Voir 2 : 4,8.

Ces éléments semblent tomber dans deux catégories, juive et gnostique. Il est donc probable que l'hérésie des Colossiens était un mélange d'une forme extrême du judaïsme et un stade précoce de la gnose (voir Introduction à 1 Jean : gnosticisme ; voir également 2 :23).

Objectif et Thème

L'objectif poursuivi par Paul dans sa lettre était la répudiation des hérésies affectant le développement spirituel harmonieux des chrétiens de Colosse. Pour atteindre cet objectif, Paul commence par exalter le Christ comme l'image même de Dieu (1 :15), le Créateur (1 :16), le préservateur de toutes choses (1 :17), la tête de l'église (1 :18), le premier à être ressuscité (1 :18), la plénitude de la divinité sous une forme corporelle (1 :19 ; 2 :9), et le réconciliateur (1 : 20-22).

 

Ainsi le Christ est suffisant dans son être et dans son action en faveur des croyants. Nous « avons reçu la plénitude dans le Christ » (2 :10). Au contraire, l'hérésie des Colossiens était tout à fait inadéquate. Elle était une philosophie creuse et trompeuse (2 : 8), dépourvue de toute capacité à transformer la vieille nature pécheresse (2 : 23).

Le thème de principal de la lettre de Paul aux Colossiens c'est complète suffisance du Christ, contrairement à la vacuité de la philosophie humaine.

Le plan du livre

 

• Introduction (1 : 1-14)

Salutations  (1 : 1-2)

 Remerciements et actions de grâce (1 : 3-8)

Prière  (1 : 9-14)

 

• La suprématie du Christ (1 : 15-23)

 

• L'œuvre de Paul pour l'Église (1 : 24-2 : 7)

 Son ministère pour l'amour de l'Eglise (1 : 24-29)

 Sa préoccupation pour le bien-être spirituel de ses lecteurs (2 : 1-7)

 

• La liberté sur les prescriptions humaines et la vie nouvelle en Christ (2 : 8-23)

 Avertissement pour se prémunir contre les faux enseignants (2 : 8-15)

 Comment rejeter les faux enseignants (2 : 16-19)

 L'analyse de l'hérésie (2 : 20-23)

 

• Règles de sainteté (3 : 1-4 : 6)

 Le vieux et le nouvel homme (3 : 1-17)

Règles pour les familles chrétiennes (3 : 18-4 : 1)

 Instructions supplémentaires (4 : 2-6)

 

• Salutations finales et bénédictions (4 : 7-18)

 

 

(c) Zondervan. NIV Bible d'étude. Zondervan. Utilisée avec permission.

Last modified: Monday, February 20, 2023, 3:19 AM