Introduction (Dr. Dennis Johnson, ESV Study Bible)

 

Auteur et Titre

Apocalypse 1 : 1 annonce à la fois le titre de l'ouvrage (une «révélation») et son vrai auteur («Jésus-Christ»). Le livre est une révélation, un « dévoilement » des forces spirituelles invisibles qui opèrent dans les coulisses de l'histoire, et en contrôlent les événements et résultats. Cette information est transmise à l'auteur à travers une série de visions symboliques qui rappellent les prophéties de l'Ancien Testament, en particulier celles de Daniel, d'Ezéchiel et de Zacharie. Le livre doit être aussi considérée comme une «prophétie» (Apocalypse 1: 3; 22: 7), non seulement comme une prédiction divine des événements qui arriveront dans la fin des temps. Le livre d'Apocalypse constitue aussi une sorte de diagnostic divin de la situation présente de l'église. L'auteur divin identifié dans l'introduction du livre, le Seigneur Jésus-Christ, a reçu de Dieu le pouvoir de décrire les événements de la fin des temps à son serviteur Jean (voir aussi 1 : 4, 9, 22: 8), afin qu'il les communique à l'église. Sans nier son propre rôle dans la composition du livre, John se présente beaucoup plus comme le premier destinataire et récepteur de visions, que comme le vrai auteur du message de l'Apocalypse.

 

Même si, en donnant son nom, Jean ne s'appelle pas apôtre, il se considère toutefois comme un des prophètes mentionnés au chapitre (22 : 9).En outre, les pères de l'église, entre autre : Justin Martyr (135-150 après J. C.), Méliton de Sardes (moitié du 2ème siècle), et Irénée de Lyon (185) ont tous identifié le Jean de l'Apocalypse comme Jean, fils de Zébédée, le disciple bien-aimé de Jésus-Christ, auteur du quatrième évangile et des trois épîtres du Nouveau Testament.

 

Parce que le style grec et les accents théologiques du livre d'Apocalypse sont différents des autres livres de Jean, un certain nombre de savants contemporains pensent que le livre d'Apocalypse aurait été écrit par un autre Jean, appelé « Jean l'ancien, » qui serait aussi l'auteur de 2 et 3 Jean. Ces chercheurs s'appuient sur une partie de la tradition (commençant par Dennis d'Alexandrie au 3ème siècle) qui attribue l'Apocalypse à « John l'ancien », et non à Jean, l'apôtre bien-aimé du Seigneur. Toutefois, les liens thématiques (par exemple, Jésus présenté comme l'Agneau et la Parole de Dieu [Jean 1 : 1, 14, 29 ; Apocalypse 5 : 6 ; 19 :13]) et la tradition de l'église concourent avec l'authenticité joannienne du livre d'Apocalypse (Jean 21 :20, 24).

 

Date

A partir des sources antérieures, Irénée rapporte que « Jean avait reçu la révélation presque à notre époque, vers la fin du règne de Domitien » (Contre les hérésies 5.30.3). Vu que le règne de Domitien a pris fin vers l'an 96, la plupart des chercheurs datent le livre d'Apocalypse au milieu des années 90. Certains, cependant, ont plaidé pour une date au cours du règne de Néron (54-68), avant la chute de Jérusalem en 70, en fondant leur conclusion en partie sur la conviction qu'Apocalypse 11: 1-2 est une prophétie prédictive du siège romain et de la destruction de la ville de Jérusalem pendant la guerre juive. Cependant, les conditions des églises et des villes décrites aux chapitres 2-3 favorisent une date autour des années 95-96.

 

Genre

Le livre de l'Apocalypse s'auto décrie à la fois comme une « apocalypse » («révélation» 1: 1), et une prophétie (1: 3; 22: 7, 10, 18, 19; voir aussi 10:11; 22: 9). Le mot « Apocalypse » est dérivé du substantif grec apokalypsis, qui signifie « révélation, divulgation, dévoilement». L'apocalypse c'est la divulgation des réalités célestes ou futurs invisibles. La littérature apocalyptique juive proliférait durant la période intertestamentaire, tandis que le canon de l'Ancien Testament prenait forme. L'apocalytique juive procurait au peuple un soulagement spirituel, vu l'absence de la parole prophétique de Dieu pendant plus de 4 siècles. L’Ancien Testament contient déjà quelques passages apocalyptiques dans les livres prophétiques d'Ezéchiel, de Daniel, et de Zacharie.

 

Les livres apocalyptiques juifs contiennent des visions qui dramatisent l'admission du prophète au conseil céleste de Dieu, et véhiculent un sens à travers le symbolisme, promettant une intervention eschatologique de Dieu pour mettre fin aux injustices qui affectent le monde. Toutefois la littérature apocalyptique juive de la période intertestamentaire diffère de la prophétie de l'Ancien Testament sur les points suivants : Les auteurs apocalyptiques étaient anonymes, et attribuaient leurs œuvres à des personnalités traditionnelles de l'histoire biblique, par exemple : Enoch, Abraham, Moïse, Baruch, Ezra).En utilisant la procédure littéraire connue sous le nom de pseudépigraphie, les auteurs apocalyptiques cherchaient à investir leur message du poids de l'antiquité, et suggérer ainsi que ces anciens auteurs auraient prédit les événements décrits dans ces ouvrages contemporains. En outre, contrairement aux prophéties de l'Ancien Testaments qui étaient d'abord orales avant d'être mises par écrit, les livres apocalyptiques juifs sont tous des œuvres littéraires.

 

D’une manière générale, les écrits apocalyptiques suivent une structure binaire : ils parlent tous d'une minorité sainte persécutée, qui attend la délivrance de Dieu ; et d'une majorité méchante, oppressive qui fera face au jugement et à la punition finale de Dieu. Avec la littérature apocalyptique et prophétique de l'Ancien Testament, l'Apocalypse de Jean partage les mêmes références aux visions et scènes extraterrestres. Mais contrairement à la littérature apocalyptique, l'Apocalypse de Jean ne contient pas le motif du pessimisme. Jean écrit sous l'inspiration du Christ ressuscité qui a triomphé de la mort, et s'apprête à triompher de ses ennemis terrestres au dénouement de l'histoire humaine.

 

Thème

Le livre d'Apocalypse dévoile la guerre spirituelle invisible dans laquelle l'église est engagée : le conflit cosmique entre Dieu et son Christ d'une part, et Satan et ses alliés du mal (à la fois démoniaques et humaines) de l'autre. Dans ce conflit, Jésus, l'Agneau de Dieu a déjà remporté la victoire décisive par sa mort sacrificielle, mais son église continue d'être agressée par le dragon à travers la persécution, des faux enseignements, l'attrait de la richesse matérielle, et la conformité à la culturelle ambiante. En dévoilant les réalités spirituelles qui se trouvent derrière les épreuves et les tentations que l'église traverse pendant le temps entre la première et la seconde venue du Christ, et en affirmant de façon spectaculaire la certitude du triomphe du Christ dans le nouveau ciel et dans la nouvelle terre, les visions accordées à l'apôtre Jean à la fois avertissent et fortifient le corps du Christ, afin qu'elle puisse supporter la souffrance et rester pure en face de la corruption ambiante.

 

But, occasion, et contexte du livre

Le live d'Apocalypse s'adresse premièrement aux églises du premier siècle ; spécialement aux sept églises des villes de la province romaine d'Asie (aujourd'hui la Turquie occidentale) (1 : 4, 11).Ces sept églises représentent toutes les communautés chrétiennes du monde (cf. « toutes les églises, »2:23, et « aux églises, » 2: 7, etc.). Ces églises étaient menacées par des faux enseignements (comme l'hérésie Nicolaïtes, 2 : 6, 15), par la persécution (2:10, 13), par le compromis avec le paganisme environnant, par l'idolâtrie, par l'immoralité (2:14, 20-21), et par la complaisance spirituelle (3: 1-3, 15-17).

 

Jésus a envoyé sa révélation à Jean dans le but de fortifier ces églises, afin qu'elles soient en mesure de résister aux ruses du diable, que ce soit sous la forme de la violence intimidante (la bête), de l'hérésie trompeuse (le faux prophète), ou de la richesse séduisante (la prostituée).

 

Thèmes principaux du livre

1.       Par sa mort sacrificielle, le Seigneur Jésus-Christ a vaincu Satan, l'accusateur, et a racheté les gens de toutes les nations pour faire d'eux des prêtres du royaume, servant dans le présence de Dieu (5, 18 ; 5: 5-10; 12: 1-11).

2.       Jésus-Christ est présent parmi son peuple, l'église à travers son Saint-Esprit, et il connaît ses souffrances, ses triomphes, et ses échecs (1 : 12-3: 22).

3.       L'histoire du monde, y compris ses malheurs et ses catastrophes, est fermement sous le contrôle du Seigneur Jésus-Christ, l'agneau victorieux (1-8 : 1).

4.       Dieu retient sa colère, et restreint les efforts de ses ennemis qui essaient de détruire l'église, pendant qu'il rassemble patiemment les rachetés à travers le témoignage de son église (6 : 5-11; 7: 1-3; 8: 6-12; 9: 4-6, 18; 11: 3-7; 12: 6, 13-17).

5.       Les catastrophes actuelles (les guerres, les sécheresses, les famines, les maladies, les épidémies), bien que limitées par Dieu, sont des avertissements du jugement à venir (6: 3-16; 8: 6-13; 11:13; 16: 1-21; 20: 11-15).

6.       En maintenant leur témoignage, les croyants en Christ vaincront le dragon et la bête. La victoire des martyrs sera manifeste dans leur justification au retour du Christ (10-11, 26-29 ; 3: 11-13; 6: 9-11; 7: 9-17; 11: 7-12, 17-18; 12: 10-11; 14: 1-5; 15: 2-4; 20: 4-6).

7.       Satan attaque la persévérance et la pureté de l'église à travers la persécution, les enseignements trompeurs, la richesse et les plaisirs du monde (1-3 : 22; 13: 1-18; 17: 1-18: 24).

8.       A la fin de l'âge, les adversaires de l'Eglise intensifieront la persécution des saints, mais Jésus, la Parole triomphante de Dieu, vaincra et détruira tous ses ennemis ; le vieux ciel et la terre, souillés par le péché et la souffrance, seront remplacés par le nouveau ciel et une nouvelle terre; et l'église sera présentée comme une jeune mariée purifiée à son mari, l'agneau (16: 12-16; 19: 11-21; 20: 7-22: 5).

 

Caractéristiques littéraires

De nombreux genres littéraires convergent dans le livre de l'Apocalypse, et fait de cet ouvrage l'un des livres les plus complexes de la Bible. La prophétie et le genre principale du livre (22,19). Comme la prophétie biblique en générale, le livre est écrit sous une forme visionnaire; le livre se développe comme un spectacle de visions, comparable aux effets cinématographiques modernes. En outre, le titre du livre indique qu'il appartient au genre apocalyptique. Le livre commence et se termine comme une épître du Nouveau Testament. La forme générale du livre, en suivant les lettres d'introduction du Christ dans les églises, est narrative ou historique. Le symbolisme représente un élément stylistique important du livre.

 

Il est visible du début à la fin du livre. Au lieu de représenter des personnages et des événements directement, la plupart du temps l'auteur les présente indirectement au moyen de symboles. Par exemple, Jésus est dépeint comme un agneau, les églises sont dépeintes comme des lampes placées sur des chandeliers, et Satan est dépeint comme un dragon à sept têtes et 10 cornes. Les symboles sont parfois familiers, et parfois originaux et étranges. Le livre de l'Apocalypse est l'un des exemples les plus soutenus de la réalité symbolique utilisée dans un ouvrage littéraire. La question d'interprétation principale consiste la signification de ces symboles. Et ces symboles sont soient liés aux événements politiques et culturels du temps de l'apôtre, ou décrivent les événements historiques précurseurs de la fin de l'histoire humaine.

 

Écoles d'interprétation

D'une manière générale, il existe quatre approches pour interpréter le livre d'Apocalypse :

 

1.      L'historicisme offre une lecture littéraire des visions, surtout en 4 : 1-20: 6.Il les considère comme symbolisant l'ordre chronologique des événements historiques successifs qui couvrent la période allant de l'ère apostolique au retour du Christ, et la venue d'un nouveau ciel et d'une nouvelle terre.

2.      Le futurisme traite également l'ordre des visions comme reflétant l'ordre de certains événements historiques (avec quelques exceptions). L'interprétation futuriste, cependant, considère généralement les visions des chapitres 4-22 comme représentant des événements futurs par rapport aux lecteurs du XXIe siècle. Pour beaucoup de futurologues, ces événements à venir comprennent une période discrète de sept ans de tribulation intense, suivie d'un millénaire (20: 1-6) (chapitres 6-19.), dans lequel le Christ régnera sur la terre avant la résurrection générale et l'inauguration des nouveaux cieux et de la nouvelle terre (20: 7-22: 5).

3.      Le Preterisme (de praeteritum latin : «la chose passée ») enseigne que la plupart des visions de l'Apocalypse se sont déjà réalisées dans un passé lointain ; au cours des premières années de l'église chrétienne. Les prétéristes pensent que la destruction de Jérusalem ou le déclin et la chute de l'Empire romain, représentent les événements prédits par l'apôtre Jean dans le livre d'Apocalypse. Certains prétéristes interprètent l'ordre des visions comme reflétant la succession chronologique des événements qu'ils signifient, mais d'autres reconnaissent la présence de récapitulation (des visions successives distinctes symbolisent parfois les mêmes événements historiques). Le preterisme total qui insiste sur le fait que chaque prophétie et promesse du Nouveau Testament a trouvé son accomplissement avant l'année 70 n'est pas une option évangélique, car elle nie le retour eschatologique de Jésus, elle nie la résurrection physique des croyants à la fin de l'histoire, elle nie le renouvellement physique / la recréation des cieux et de la terre.

4.      L'Idéalisme est d'accord avec l'approche historique sur le fait que les visions de l'Apocalypse symbolisent le conflit qui existe dorénavant entre le Christ et son Église, d'une part, et Satan et ses forces occultes de l'autre, pendant l'entre-temps qui sépare la première et la seconde venue de Christ. Pourtant, les interprètes idéalistes croient que la présence de récapitulation signifie que l'ordre littéraire des visions ne doit pas refléter l'ordre temporel des événements particuliers de l'histoire. Les forces et les conflits symbolisés dans les cycles de la vision de l'Apocalypse se manifestent dans les événements qui devaient se produire dans le « bientôt » des églises du premier siècle, mais ils trouvent également une expression dans la lutte permanente de l'église de tout le temps, en attendant le retour du Christ et l'instauration d'un nouveau ciel et d'une nouvelle terre.

5.      Enfin, certains interprètes ont une opinion mixte, combinant les caractéristiques de ces différentes positions. Ils acceptent que plusieurs événements aient deux accomplissements, dans le présent et dans l'avenir.

 

Les positions sur le millénaire

Les interprètent bibliques ne s'accordent pas sur la question du millénaire.

 

Est-ce que la Bible en général, et les « mille ans» d'Apocalypse 20: 1-6, en particulier, prédisent un avenir spécifique, à savoir, le royaume provisoire dans laquelle le Seigneur Jésus reviendra physiquement sur la terre pour régner avec les croyants ressuscités au cours d'une ère de paix, de justice, et du bien-être physique, avant la consommation de l'histoire humaine et la venue d'un nouveau ciel et d'une nouvelle terre ?

 

Trois principaux points de vue.

1.      Le pré millénarisme, généralement associée à une lecture futuriste de l'Apocalypse, enseigne que le Christ reviendra physiquement en puissance et gloire avant (pré) les « mille ans» (millénaire) pour vaincre et détruire la bête et le faux prophète dans la bataille d'Armageddon (16: 14-16; 19: 11-21). A l'issue de l'Armageddon, Satan sera lié, mais non détruit, l'empêchant ainsi de tromper les nations pendant mille ans (interprété littéralement par de nombreux prémillennaristes, mais symboliquement par d'autres) (20 : 1-3). Pendant ce temps, les saints du Christ, après avoir reçu leurs corps immortels, soit par la résurrection d'entre les morts (la première résurrection) ou par la transformation de ceux qui seront encore vivants (1 Thessaloniciens 4: 13-18) règneront avec Christ sur la terre actuelle, encore rempli du péché et de la souffrance, mais dont les effets seront quelque peu tempérés (Apocalypse 21: 1-4; 22: 3).Ce sera alors l'âge d'or de la civilisation humaine, avant que n'arrive la fin (Ésaïe 65:20-25).Beaucoup de prémillennaristes, en particulier les dispensationalistes, croient que les prophéties de l'Ancien Testament concernant la restauration spirituelle et politique d'Israël s'accompliront pendant ce règne millénaire du Christ. La majorité des prémillénnaristes sont partisans d'une interprétation littérale et historique des prophéties de l'Ancien et du Nouveau Testaments. Ils évitent l'interprétation symbolique, qu'ils qualifient d'hasardeuse. A la fin de cet âge d'or du «paradis restauré," viendra une seconde rébellion mondiale contre le règne de Jésus. Ce qui va provoquer une seconde guerre, dans laquelle le dragon lui-même sera vaincu et finalement détruit. A ce moment les méchants seront ressuscités corporellement pour faire face au jugement dernier et à la colère éternelle dans l'étang de feu, la « seconde mort » préparé par Dieu (Apocalypse 20: 6, 11-14). Dieu remplacera l'ancien monde pécheur avec un nouveau ciel et une nouvelle terre, où il n'y aura plus de malédiction, de péché, la souffrance, la douleur, ou la mort. Seuls ceux dont les noms sont écrits dans le livre de l'Agneau vivront éternellement avec lui (chapitres 21-22).

a.       Le prémillennarisme classique attend un futur règne millénaire de Christ sur la terre, avec les croyants et les non-croyants présents, avant la jugement dernier. Cette position place le second retour du Christ avant le millénaire. Elle prévoit aussi une période de « grande tribulation » avant le retour du Christ.

b.       Le prémillennarisme pré tribulation attend également un futur règne millénaire du Christ sur la terre, mais il attend que le Christ arrive secrètement et enlève les croyants de la terre avant que n'arrive la « grande tribulation » de sept ans. Après la tribulation, le Christ reviendra publiquement régner sur la terre, et qu'il reviendra ensemble avec les croyants.

 

2.      Postmillénarisme, souvent associé avec le prétérisme mais aussi compatible avec l'historicisme, enseigne que le Christ reviendra après (post) les « mille ans » dans lequel le dragon serait lié.

Le postmillénarisme classique soutient que les « mille ans» sont toujours un temps futur, un âge à venir merveilleux, pendant lequel l'Évangile triomphera et transformera en profondeur les sociétés et les cultures du monde. Cependant, quelques postmillennialistes pensent que les «mille ans» décrivent symboliquement l'époque historique qui a commencé avec l'ascension du Christ. Selon ces derniers, la condition de la vie humaine ne cessera de s'améliorer jusqu'au second retour glorieux du Christ. Pour le postmillénnariste classique, pendant le déroulement du millénaire le Christ reste au ciel d'où il exerce son règne par son Esprit et par la prédication de l'Évangile par l'église. La «première résurrection» est la transition spirituelle des croyants de la mort à la vie par l'union avec le Christ ressuscité (Éphésiens 4-6). Parce que Satan ne pourra plus «séduire les nations» (Apocalypse 20: 3), la mission de l'église consistera à encourager la conversion des nations et peuples, jusqu'à ce que la terre soit «remplie de la connaissance de la gloire du Seigneur, comme les eaux couvrent la mer. » (Hab. 2 :14). Les résultats de la victoire de Jésus sera visible pour tous ; car les systèmes politiques et juridiques de ce monde seront enfin conformes à la justice de Dieu. Les activités culturelles et sociales telles que le travail et les arts seront rachetées, et l'humanité s'épanouira en une communauté heureuse, jouissant de la bénédiction de Dieu. Après ce « millénaire», cependant, pour un temps bref, avant le retour de Jésus, Dieu libérera Satan, et l'humanité séduite va attaquer l'église, corps du Christ. Mais Jésus reviendra physiquement du ciel avec gloire et puissance, pour juger et détruire ses ennemis. Finalement viendront un nouveau ciel et une nouvelle terre, purifié du péché pour l'éternité.

 

3.      Le millénarisme, généralement préconisé par des idéalistes, est en accord avec certaines expressions du prétérisme, et du postmillénarisme en affirmant que le Christ reviendra après l'époque symbolisée par « mille ans» (20: 1-6), et que les prophéties de l'Ancien Testament et les visions de l'Apocalypse sont des symboles des bénédictions et épreuves de l'église Nouveau Testament, composée des croyants de toutes les nations. Les millénaristes réfutent la période de mille ans avant ou après le second retour du Christ comme défendue d'un côté par les prémillénnaristes, et de l'autre par les postmillénnaristes. Les millénaristes affirment que par sa mort et sa résurrection Jésus, a lié Satan, et a rendu possible l'annonce de l'évangile dans le monde entier en vue du salut de toutes les nations. Par conséquent, l'évangile avance maintenant par la puissance de l'Esprit, à travers le témoignage de l'Eglise, même si ce témoignage se fait toujours au milieu de l'opposition et de la souffrance. La « première résurrection» est, paradoxalement, pour les millénaristes, la mort des martyrs, qui les fait asseoir sur des trônes célestes d'où ils règnent maintenant avec le Christ (20: 4-5).

 

Les «mille ans» de la vision de Jean représentent la période intermédiaire entre la première et la deuxième venue du Christ ; période pendant laquelle l'église témoigne pour le Christ au milieu de la souffrance et de la persécution. Selon ces derniers, en aucun cas le Seigneur ne promet l'allégement de la souffrance chrétienne, ni l'amélioration de la condition de l'humanité avant son second retour.

Les trois interprétations du millénium présentées précédemment, bien que différentes, rassemblent assez de tenants dans les différentes traditions chrétiennes.

 

Structure et plan

Le livre de l'Apocalypse est composé d'un prologue (1 : 1-8), d'un corps (1: 9-22: 5), et d'un épilogue (22: 6-21).

 

Le prologue et l'épilogue sont liés par des thèmes similaires :

-          Un ange est envoyé pour montrer aux serviteurs de Dieu ce qui va arriver bientôt (1: 1; 22: 6, 16) ;

-          Des paroles de bénédiction sont prononcées en faveur de ceux qui garderont la prophétie (1: 3; 22: 7, 9) ;

-          L’identification personnelle de Jean (1: 1, 4; 22: 8), et la désignation de Dieu comme l'Alpha et Omega (1: 8; 22:13).

 

Le corps du livre contient quatre séries de sept messages ou visions:

-          (Chapitres 2-3) les lettres aux églises, les scellés sur un rouleau

-          (Chapitres 4: 1-8: 1), les trompettes (8: 2-11: 19), et les vases de la colère de Dieu (chapitres 15-16).

-          Le mouvement général du livre va des «choses qui sont », c'est-à-dire la situation des églises du premier siècle (chapitres 2-3) ; aux «choses qui arriveront », atteignant le paroxysme dans la destruction des ennemis de Dieu et de son église, et

-          La présentation de l'église comme l'épouse de l'Agneau vivant dans un nouveau ciel et une nouvelle terre (1:19; 4: 1).

 

I. Prologue (1 : 1-8)

A. Titre, la transmission, la promesse de bénédiction (1 : 1-3)

ouverture

B. Épistolaire (1 : 4-6)

C. Annonce du Roi à venir (1 : 7-8)

 

II. Le corps (1 : 9-22: 5)

A. La présence du Christ et la connaissance de ses églises (1 : 9-3 : 22)

1. Le Fils de l'homme parmi ses églises (1 : 9-20)

2. Lettres du Christ aux sept églises (2 : 1-3 : 22)

a. Ephèse (2 : 1-7)

b. Smyrne (2 : 8-11)

c. Pergame (2 : 12-17)

d. Thyatire (2 : 18-29)

e. Sardes (3 : 1-6)

f. Philadelphie (3 : 7-13)

g. Laodicée (3 : 14-22)

B. « La défense de l'église et la destruction de ses ennemis (4: 1-22: 5)

1. L'Agneau et le parchemin : Les souffrances précédent la fin (4: 1-8: 1)

a. L'agneau reçoit le rouleau (4 : 1-5: 14)

b. L'agneau ouvre les sept sceaux (6 : 1-8: 1) (Le nouvel Israël de Dieu, 7: 1-17)

2. Les anges et les trompettes : avertissements de la colère à venir (8: 2-11: 18)

a. Les prières des saints, et le feu jeté à la terre (8 : 2-5)

b. Les anges sonnent sept trompettes (8 : 6-11: 18) (Interlude: la sécurité et la souffrance de la ville-sanctuaire de Dieu, 10: 1-11: 14)

3. La femme, son fils, le dragon et les bêtes: le conflit cosmique entre le Christ et Satan

(11 : 19-14 : 20)

a. Le temple céleste ouvert (11 :19)

b. Le fils de la femme triomphe du dragon (12 : 1-6)

c. Michel et les armées du ciel triomphe du dragon (12 : 7-17)

d. La bête de la mer (13 : 1-10)

e. Le faux prophète de la terre (13 : 11-18)

f. L'agneau et les vainqueurs (14 : 1-5)

g. Annonces angéliques du jugement (14 : 6-13)

h. Vendange de la terre (14 : 14-20)

4. La colère finale de Dieu (15 : 1-16 : 21)

a. Le sanctuaire céleste rempli de la gloire de Dieu (15 : 1-8)

b. Les anges déversent sept coupes (16: 1-21)

5. Babylone la prostituée (17 : 1-19 : 10)

a. La puissance et le luxe de Babylone (17 : 1-15)

b. La chute de Babylone (17 : 16-19 : 10)

6. La défaite et la destruction des bêtes, du dragon, et de la mort (19 : 11-20: 15)

a. Le Christ détruit la bête, le faux prophète, et leurs armées rassemblées (19 : 11-21)

Interlude : les mille ans, le dragon lié et le règne des martyrs (20: 1-6)

b. Dieu délie et détruit le dragon et ses armées (20 : 7-10)

c. Le jugement dernier et la destruction de la mort, le dernier ennemi (20 : 11-15)

7. « Toutes choses nouvelles » (21 : 1-22 : 5)

a. Le nouveau ciel et la nouvelle terre, la maison de l'épouse de l'Agneau (21 : 1-8)

b. La nouvelle Jérusalem, épouse purifiée de l'Agneau (21 : 9-22: 5)

III. Epilogue (22 : 6-21)

A. La transmission et la fiabilité de la révélation (22 : 6-9)

B. Interdiction de sceller le livre (22 : 10-15)

C. La transmission de la révélation (22 : 16-17)

D. Interdiction de modifier le livre (22 : 18-21)

Last modified: Tuesday, February 21, 2023, 6:15 AM