Pasteur Henry Reyenga

 

Dans cette présentation, nous parlerons du message funéraire. Comment cela fonctionne-t-il? Que faire ? Comment le faire ? Je ne vais pas entrer dans des questions telles que la façon d’écrire un sermon. Je vais juste faire quelques observations sur les messages funéraires que j’ai trouvé efficaces dans mon propre ministère. Je parlerai également de messages funéraires que j’ai observés chez d’autres pasteurs au fil des ans.

 

Alors, imaginez que quelqu’un décède dans votre église. Que faites-vous en premier ? Allez-vous rendre visite à la famille endeuillée avant même de penser à un message funèbre ? Tout à fait ! Je vous encourage à leur rendre simplement visite et à parler avec eux du défunt. Prenez des notes et informez la famille de votre intention de prononcer quelques mots sur le défunt. Même si vous le connaissez bien, il pourrait y avoir des choses que vous ne savez pas sur lui. Laissez parler les personnes endeuillées afin d’en apprendre plus sur sa vie.

 

Ceci est normal. Laissez également les membres de la famille pleurer. Qu’ils parlent. Qu’ils rient. Qu’ils pleurent. En tant que pasteur, j’ai vécu quelques-uns des plus beaux moments avec mes brebis après le décès d’un membre de la congrégation.  Il m’est arrivé, à plusieurs reprises d’être là soit peu après que les arrangements funéraires ont été faits ou juste avant. Parfois, je prends rendez-vous et je m’assois tranquillement avec la famille. Je recommande de ne pas être pressé et de laisser Dieu agir. Quelques fois, les choses prennent du temps. D’autres fois, les choses se mettent en place rapidement.

 

Les êtres humains sont complexes et chacun gère la perte d’un être cher différemment. Si les gens sont dans le déni ou en état de choc, les choses vont prendre un peu de temps. Pendant qu’ils parlent, vous pouvez obtenir des renseignements précieux sur la façon dont le défunt a vécu. Ces renseignements vous seront utiles pour développer le thème de votre message funéraire.

 

Je me souviens de cet homme, qui était professeur et est devenu prédicateur. Il a eu la maladie de Parkinson, qui est très débilitante. Au fur et à mesure de la progression de la maladie, il a lentement perdu le contrôle de ses membres et ses fonctions corporelles. Quand il est décédé, j’ai rencontré la famille et c’était incroyablement triste. Mais ils étaient consolés de savoir qu’il était avec le Seigneur au lieu de souffrir.

 

J’ai écouté la famille ; j’ai entendu diverses choses sur la vie de cette personne et de la contribution qu’il a laissée à l’humanité. J’ai pris quelques notes ici et là, puis j’ai demandé quels passages bibliques il aimait, quels passages la famille aimait, et s’ils avaient un passage biblique qu’ils voulaient que nous utilisions pour encourager tout le monde lors de l’enterrement.

 

Donc, au cours de cette réunion avec la famille, vous verrez que – la plupart du temps – la famille aura un passage qui leur rappelle de nombreux souvenirs. Il en ressortira un thème commun sur la vie du défunt. Il y aura quelque chose dans le passage choisi et vous en aurez très certainement le discernement. Cette rencontre et toutes les conversations qui en découlent, ainsi que les histoires racontées, font partie du processus de deuil. Vous pouvez ensuite commencer à préparer le message funéraire en vous servant des passages que la famille a partagés avec vous durant la visite. Par exemple, si le passage qu’ils ont choisi était « Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu et qui sont appelés selon son dessein, » repensez à la vie du défunt et aux histoires que la famille a partagées afin de faire le lien entre le thème de ce verset et la vie du défunt.

 

Le message pourrait ressembler à ceci: « Toutes choses concourent réellement au bien de ceux qui aiment Dieu et qui sont appelés selon son dessein. Notre cher défunt était atteint de la maladie de Parkinson et c’était débilitant. Vous avez tous dû faire face à cette situation et aux épreuves qui en ont découlé. Pourtant, le défunt n’a jamais oublié que toutes choses concourent en effet au bien de ceux qui aiment Dieu et qui sont appelés selon son dessein. Permettez-moi de vous décrire le bien que Dieu a fait à travers la vie de cet homme… » C’est là que vous pouvez raconter comment Dieu a fait grâce au défunt et à sa famille, et comment Dieu s’est présenté très clairement dans la vie du défunt et de sa famille.

 

Ce genre de message funèbre est encourageant car il honore les Écritures. Les funérailles sont le moment idéal pour diriger les gens vers le Christ et l’espérance de l’Évangile. Voici un scénario qui illustre ce que je viens de dire. Que ferez-vous si vous ne savez pas si le défunt était croyant? C’est une situation difficile et nous y faisons face tout le temps. Je crois que vous ne pouvez pas prêchez pas que quelqu’un ira au Ciel parce que la réalité est que vous n’avez pas le pouvoir d’amener les gens au Ciel. S’ils ne connaissent pas le Seigneur et qu’ils ne se soucient pas du Seigneur de leur vivant, ils ne peuvent être avec le Seigneur à leur mort. Cela en est ainsi.

 

Dans ce genre de situation, je crois que vous devez rencontrer la famille pour les encourager dans leur deuil. C’est l’occasion de les encourager avec douceur et de leur faire savoir que Christ est notre seule espérance. À ce genre d’enterrements, vous pouvez rappeler certaines des contributions que le défunt aurait pu faire dans l’amour. Si on vous demande de partager message, partagez ces bons souvenirs et mettez l’accent sur le fait que le défunt était un porteur de l’image de Dieu. Ceux qui écoutent savent tous que le défunt n’était pas croyant. Cela ne vous empêche pas de dire: « Eh bien, cette personne n’a pas cru, mais elle a été créée à l’image de Dieu. En tant que porteurs d’images, chacun de nous a l’occasion d’avoir une relation avec Dieu. Dans les moments de deuil, nous avons besoin de la grâce de Dieu et nous avons besoin de la grâce de Dieu maintenant. »

 

Voici une chose positive : si un homme, même s’il n’était pas un croyant, aimait ses enfants et aimait sa famille, il faut le dire pendant les funérailles. Expliquez comment il aimait ses enfants et sa famille. Parlez du fait qu’il était un travailleur acharné. Être un travailleur acharné nous relie au mandat de la Bible qui est de soumettre la terre. Démontrez que l’empreinte de l’image de Dieu était sur la vie du défunt, qu’il ait été croyant ou non. Je vous encourage à réfléchir dans ce sens lorsque vous ferez face à l’obligation de prêcher lors de funérailles de personnes incroyantes.

 

Lors de la présentation du message, il y a différentes choses à considérer. À qui prêchez-vous ? À qui parlez-vous ? Qui encouragez-vous? Ce sont ceux qui sont directement liés aux personnes endeuillées. Ne pensez pas que vous devez avoir beaucoup d’agendas différents avec toutes sortes de publics. Prêchez la Parole à ceux qui souffrent.

 

Une chose de plus à ce sujet est que les gens ont différentes façons de préparer des messages.  Je suis de ceux qui sont souples. Je prends quelques notes pour un sermon, j’ajoute des détails, puis j’enrichis le message en faisant de la recherche. Ensuite, je répète le message pour bien me préparer. D’autres écrivent des manuscrits. Dans un message funèbre, je vous recommande fortement d’écrire un manuscrit, quelle que soit votre personnalité. Un manuscrit que vous répétez vous aidera à bien prononcer les noms et à relater les faits avec justesse.

 

Vous pouvez dérouter ceux qui vous écoutent si vous ne relatez pas les anecdotes avec précision, si vous ne prononcez pas les noms avec exactitude, ou si vous vous trompez dans les dates. Ces erreurs seront source de distraction pour les personnes endeuillées. Je vous recommande d’écrire tout le message funèbre. Lorsque vous rencontrez la famille, demandez-leur combien de temps ils veulent que le message dure. Rappelez-vous, dans un sens, ils sont votre public. Si les endeuillés disent: « Oh, pourriez-vous le faire quinze minutes, pasteur? » Vous n’avez qu’à répondre : « Pas de problème! Quinze minutes à une demi-heure, c’est tout simplement parfait. »

 

Maintenant, s’ils vous disent de parler une minute, vous pourriez dire: « J’aimerais être un peu plus long parce que ce message va vous aider; je ne crois pas qu’une minute soit suffisante pour un message funéraire. » Vous dialoguez avec eux à ce sujet, mais généralement, quinze minutes c’est largement suffisant pour un message funèbre. Quoi qu’il en soit, vous – en tant que pasteur – jouez un rôle incroyablement important dans la construction de ce message. Je pense que le ton du message est celui de la grâce et de l’encouragement, mais aussi de la tristesse. C’est un moment triste, mais c’est un moment heureux. Il est heureux pour ceux qui sont croyants car leur défunt est allé retrouver le Seigneur; mais il est triste également parce que le défunt – l’être aimé – va leur manquer.

 

Nous pleurons, mais en tant que croyants, nous ne pleurons pas comme le monde pleure. Nous croyons en l’espérance, en la résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ. Et malgré la tristesse, portez ce message d’espérance en tant que pasteur. En plus, surtout si avez affaire à une famille découragée et dans la douleur (par exemple une famille a perdu un enfant) gardez un ton très modéré. Soyez incroyablement prudent et pesez vos mots afin que vos réponses soient appropriées.

 

Je sais que les pasteurs, les dirigeants et surtout les paroissiens ne savent pas quoi dire lorsque la mort frappe une famille. Quelques fois, ils disent juste quelque chose qui semble intéressant et réconfortant, mais les endeuillés ne sont tout simplement pas prêts à recevoir ce genre de message. Donc, lorsque vous prêchez un message et prodiguez des conseils, faites attention à être sensible. Continuez à croître dans ce domaine. Continuez à lire sur ce sujet et à parler aux aumôniers.

 

Un des avantages de ma vie est que je rencontre tant de gens. Quand je vois un aumônier à l’hôpital ou ailleurs, je lui dis : « Bonjour, quelles sont les cinq choses que vous avez apprises au sujet du ministère des personnes en deuil? » Et ils me le disent. Et leurs connaissances et conseils sont bons. Je veux juste vous encourager à propos des funérailles. Ce sont des moments qui peuvent vous épuiser en tant que pasteur, mais c’est une grande occasion d’aimer ceux que Dieu a mis à votre charge.


Last modified: Tuesday, March 21, 2023, 1:42 AM